Les RH ne sont plus ce qu’elles étaient !
Les RH sont sous le projecteur : leur identité est (encore) remise en question et les nombreux changements dans le monde des entreprises les mettent au défi.
En effet, il faut en même temps savoir gérer les nouveaux métiers, la transformation digitale, les nouvelles générations, les outils toujours plus performants, les données plus complexes, etc...
Les métiers même de DRH, de HR Business Partner et de Spécialiste RH sont en train de changer.
D'un côté il y a l’optimisation des talents et de l’organisation, ainsi que les projets sur la culture et la mission de l'entreprise. Ces activités placent les RH dans une posture stratégique, elles créent de l'impact et de l'influence réelle sur les décisions et sur l'entreprise.
De l'autre côté il y a les médiations, la formation, l'administration du personnel et la résolution des problèmes quotidiens. Ces activités placent les RH dans une posture de support aux autres, utile mais sans beaucoup d'influence.
Ces deux catégories sont une simplification, mais illustrent le choix pour beaucoup de RH: s'exposer, oser, défier, proposer... ou plutôt administrer, soutenir et faciliter? Ceci n'est pas toujours en contradiction, mais il y a des choix personnels à faire.
Qui a peur du grand méchant Digital HR ?
Lors du Salon RH à Genève, j'ai constaté une prise de conscience - mais pas encore une vraie adhésion au changement digital - chez beaucoup de RH.
Pour moi il est évident que si les RH ne veulent pas s'occuper de cette transformation dans leur entreprise, d'autres le feront, aux dépens des RH et du personnel dans son ensemble. Ce serait une grosse occasion manquée! Il faut du courage certes, mais souvent c'est plus simple encore: il faut avoir un plan.
Malheureusement, beaucoup de RH que j'ai rencontrés n'ont pas un vrai plan, ils sont encore en mode observation: "je regarde, j'écoute, je compare, je réfléchis". Cela n'est plus suffisant, si l'on veut préserver ses chances d'influencer le changement de manière positive.
Soyons clairs: personne d'autre n'est mieux placé que les RH pour gérer la transformation digitale par les humains, pour les humains! Mais personne d'autre n'en a autant peur, je crains... voilà le paradoxe.
Y a-t-il un Docteur RH dans l'avion?
Alors, si le patient RH ne va pas bien... que faire docteur?
Vous voulez des RH autonomes, influentes, en charge du changement ? Alors il faut éviter de se focaliser sur le processus et décidément s'occuper du résultat. Et nous parlons du résultat et des solutions souhaitées par le client des RH (= le collaborateur et le management). En effet, très souvent les RH créent des solutions inutiles, "parce que nous savons si bien le faire".
Dans cette optique, un premier pas serait de créer une vraie stratégie de transformation pour les RH elles-mêmes, de la faire valider par les instances dirigeantes et l'implémenter. C'est à ce stade qu'il peut être utile de se faire aider, j'ai pu le constater à de maintes reprises. Mais cela dépendra du degré de maturité digitale des RH et de leur propension au risque.
En tout cas, je suis convaincu qu'il faille demander précisément aux RH de se saisir de la transformation digitale et culturelle de l'entreprise ! Il est important de bien conduire ces changements en profondeur, et ce sont les RH qui ont le plus de légitimité pour en faire un succès. Avec ou sans aide extérieure.
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Frode Hvaring est un "HR Doctor", un expert international en leadership, RH et cultures, au bénéfice de plusieurs expériences en tant que COO et DRH global dans l'industrie, les médias, les services et le bancaire.
Frode est CEO & Partner de Newind Geneva et Co-Fondateur de HR Guides.
Coach exécutif certifié, mentor pour start-ups et scale-ups, il intervient pour optimiser les RH dans les entreprises. Il est membre permanent du comité académique et enseigne Business Strategy & Leadership à Geneva Business School. En outre, il anime des conférences et débats sur le leadership, la culture, la diversité et la transformation digitale.
Frode a un Master en Economie, Management et Innovation de l’Université de Fribourg et a suivi des cursus post-grades à l’IMD, Lausanne et à Thunderbird, Phoenix. Son parcours doctoral à Grenoble/Pise est centré sur les méfaits de l’ignorance culturelle.